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RAS-L'EURE, MAI 2011

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« Julien, c'est quoi ce foutoir dans le dépôtd'engrais ? » Le ton énervé de son patron, fait sursauter le jeune technico de 25 ans tout occupé à compléter son tableau de bord en fongicides. « Et puis, Fernand de la Haute-Rivière s'est plaint que tu n'es pas passé le voir hier midi comme prévu », continue de rouspéter Norbert. Encore des reproches, toujours des reproches. Depuis deux ans, qu'il est dans cette petite entreprise de ventes d'appro, Julien n'a rien entendu d'autres que des remontrances de la part de son directeur. Pourtant, là où le marché ramait en semences certi ées de blé dans sa zone envahie par le triage à façon, il a fait l'exploit de décrocher un + 12 %. Même pas un « bravo mon gars ». Le jeune TC commence à être dégoûté et nit par se poser des questions sur son avenir dans cette société. « Bonjour la compagnie. Hé, Norbert, c'est toi qui grogne comme ça ? On t'entend depuis le magasin. » L'oeil goguenard, un sourire en coin, Rémi vient de franchir le seuil du bureau de Julien. « Oh, ça va. Toi, t'as oublié de livrer une palette de fourragères chez Etienne. J'en ai pris plein les oreilles hier soir, alors que vous vous êtes tous carapatés chez vous. » « Euh, il était quand même plus de 19 h quand nous sommes partis hier avec Julien. Et pour cette palette, Etienne s'est planté de jour », répond du tac au tac le collègue du jeune TC, fort de ses 20 ans de présence dans l'entreprise. « Dis, Norbert, ça t'arrive jamais de dire un mot d'encouragement ? Julien a quand même fait une belle saison en semences et nada, pas un mot sympa de ta part », balance Rémi à son patron lors d'un déjeuner en tête-à-tête. Celui-ci fait mine de ne rien entendre et continue à expliquer son projet de stockage en engrais. « Bon sang, écoute moi, on se connaît depuis longtemps, on a usé nos fonds de culotte sur les mêmes bancs d'école. Ce petit est un bon. Il est bien vu par les gars de son secteur et il n'a pas les plus faciles, comme ceux de La Bergerie. Tu es en train de déconner avec lui. » C'est alors que Norbert stoppe son discours. « Pourquoi tu me dis cela ? » « T'as pas remarqué qu'il est moins jovial depuis quelque temps, il ne blague plus ? L'autre jour, il disait à un de ses copains au téléphone qu'il hésitait à rester chez nous. »

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